Les Cours
Qu’est-ce que le Jazz ?
« rythme, esthétisme, contraste, énergie, feeling »
Voilà en quelques mots comment nous pourrions décrire cette danse.
Le jazz est depuis ses débuts une danse festive, de la joie et de la célébration mais aussi de la souffrance. Vous aurez donc compris que les sentiments y foisonnent.
Cette technique est basée sur le vocabulaire de la danse classique pour l’essentiel mais développera tout de même une gestuelle qui lui est propre (ondulations, isolations, pirouettes en parallèle…).
La danse évolue avec son temps, le jazz aussi. Aujourd’hui, on parlera plus souvent de danse modern’ jazz. Cette discipline s’inspire très largement du jazz mais tend vers quelque chose d’un peu moins codifié.
Issue de la culture noire américaine, on retrouve ces formes de danses dans tout le show bizness : dans les cabarets, les théâtres, les clips, le cinéma…
Utilisé tout d’abord (1917) pour qualifier une musique syncopée issue de la culture noire américaine, le mot jazz est ensuite librement employé pour désigner les danses qui naissent de ces rythmes et qui trouvent leur source dans les danses sociales populaires d’origine afro-américaine. Son acception s’étend ensuite à des formes dansées créées pour le divertissement (cabarets, théâtres, cinéma, télévision, clips vidéo) et plus récemment à la danse de création.
Au confluent des cultures africaine et européenne, la danse jazz résonne d’influences multiples et se développe jusqu’aux années 1940 le long de lignes historiques et esthétiques parallèles à celles de la musique. Partageant toutes deux le même héritage culturel, ces deux agents inséparables et interactifs vont influencer à travers le monde non seulement la forme de la danse, mais aussi les façons de danser, par leur utilisation de l’improvisation et du rythme, source d’inspiration et d’énergie.
De nos jours même s’il diversifie ses accompagnements musicaux (jazz fusion, rythm & blues, etc.), le modern jazz s’appuie toujours sur le rythme de façon importante. Il peut en effet utiliser chaque partie du corps qu’il isole, dissocie et joue les unes contre les autres pour créer une polyrythmie. L’utilisation de syncopes, d’arrêts, de silences et d’immobilité génèrent des états chargés de dynamisme et d’énergie et la surprise surgit souvent de la manipulation rapide des dynamiques et des niveaux spatiaux. Favorisant l’expression individuelle et le feeling, le jazz a recours à l’organique et sollicite un registre sensitif qui éveille des états chez le spectateur. Danse de communication directe, elle mêle les vocabulaires, passe harmonieusement de l’en-dedans à l’en-dehors, mélange les modèles de corps dans un rapport matriciel au sol et une caractéristique sensuelle des mouvements.
Perpétuel métissage des rythmes, des formes, des genres, des modes, des techniques et des styles, empruntant aux traditions gestuelles les plus diverses, voire les plus antinomiques, le modern jazz aménage par d’étranges juxtapositions un syncrétisme culturel complexe et provocateur accordé au rythme de la ville. De l’ « urban folk dance » de J. Cole au « trademark of the city » de L. Horst, le jazz citadin véhicule une certaine idéologie sur la liberté du corps ou par le corps. Elle est vécue par ses pratiquants comme une danse qui nécessite une technique sérieuse mais qui doit correspondre à un vécu intérieur.
Définition du Dictionnaire de la danse – Larousse sous la direction Philippe Le Moal